Pas d'ailes les mots
Pas d'elle les mots
Rien pour la dire
Une anecdote de fleur
Jaune - soleil
Tout ce qu'écrit un écrivain est MENSONGE
Tout ce qu'écrit un écrivain est VÉRITÉ
Ils ont tout essayé. Les peaux de banane séchées, les coquelicots en tisane, les pilules au pilon. Tout. Mais ça n'a pas fonctionné. Ils y reviennent encore.
C'est elle qui y va.
Les pieds nus sur le parquet sale, la poussière en moutons entre les orteils.
Marie-Jeanne.
Le Lez se fait petit, presque oublier. Enfant obéissant abandonné dans un coin de la pièce
Il joue aux bateaux sans autre bruit que ses murmures
Ce poème raconte le Lez, cette rivière qui traverse Montpellier et envahit les rues chaque l'automne.
Je cherche une onomatopée pour te faire vivre l'effondrement des vagues, gueulant de creuver là, sur ce sable, hurlant et chialant toute leur eau contre ce destin misérable. Mais rien ne me vient - rien n'est assez juste. Alors je te laisse seul faire le travail : il faut que tu imagines un grondement sourd, animal...
Cycle du temps
Bullshit !
La roue tourne carré
C’est le mammouth sous caillou
Un verre. Seulement. Et avec la chaleur, le reste.
Foire d’été. Contre-courant dans la foule.
Vin dans les veines, sortie de moi-même, plus de limite au corps, plongée dans le flux.
Sensations.
Je vois plus loin. De mes yeux. A leurs yeux.
Je ne vois plus que ça.
Des yeux. Plus que des yeux.
La seconde d’accroche s’allonge en années et je lis en dedans.
L'été chez mamie c'était comme un bonbon, [...] Vous pouvez choisir! et moi je prenais les mous, ceux qu'il fallait à peine mâcher puis qui fondaient sur la langue, oui, c'était tout pareil l'été chez mamie, quelque chose de mou et de fondant, sûrement aussi à cause de la chaleur, la Lorraine c'est tellement chaud l'été!
Que reste-t-il de moi après chaque roman, à la fin de chaque phrase finale, de chaque mot final, de chaque point final ?
Fin.
Et puis plus rien.
Le saut dans le néant oublié.
- Et vous écrivez ça comment?
La femme laisse place à son homme, qu'il le lui dise, au vendeur, comme que ça s'écrit Mujijsd!
- M. U. J. I. J. …
- Non... souffle le vendeur, visiblement exténué. C'est pas ça… Nous avons Mujiks pour une armoire. Mujifg pour un balai. Mujihgt pour un plateau. Mujidojm pour un matelas…
La petite sœur devenue grande / Serre l'enfant contre son sein / Malgré ses paupières baissées / Je sais qu'elle couve le petit corps / Ses mains le cueillent dans le berceau / Son jardin printemps-été / Elles l'entourent et le protègent / Lui offre un terreau pour éclore.
La nuit du 24 au 25 octobre 2015, nuit du passage à l'heure d'hiver, j'ai participé au concours de la NOUVELLE EROTIQUE. Le sujet et le mot final imposés ont été révélés à minuit et la copie devait être rendue au plus tard à 7h - 8h plus tard. J'avais promis de partager ce texte avec vous dès les résultats connus. Le voici! A lire seul(e), ou accompagné(e)....
Sujet: "Jamais sans toi, peut-être avec un autre", Mot final: "Ancre", Concours organisé par les Avocats du diable Vauvert.
Ce texte a été sélectionné parmi les finalistes.
Un jour de mars à l’orée du printemps, je suis rentrée chez moi avec une plaque de plafond sous le bras.
Je revenais de chez D., des murs couverts de couleurs, une vigne taillée en bonzaï qui peut-être donnera une grappe à l’automne et un vélo dans la salle de bain.
Elle arrivait chaque hiver par le sentier qui serpente entre les pins, sa besace pleine de mots. On la voyait venir de loin, ses lettres noires parsemées sur la neige.
Je n'ai rien à dire.
Le feu parle pour moi.
Les bûches d'un bouleau, ses bras, ses jambes, ses petites mains de brindilles, finissent de crever dans l'âtre.
Elles ne crient pas, les bûches.
Un arbre ça meurt en silence.
Les hirondelles sont parties, elle a dit. On était encore en août alors elle a insisté, Je les ai vues ce matin sur le fil. On est allées à la fenêtre, le fil électrique un trait sur l'horizon, vide d'oiseaux.
J'ai cet ami, B., barbu avec des lunettes rondes, un chic type du reste, qui m'a dit l'autre jour en parlant de son travail: "à partir de maintenant je ne serai plus que président des grands projets internationaux menés par la France".
On était en terasse, le soleil se reflétait dans mon verre, et je l'ai, je crois, regardé avec mon regard du dimanche, celui qui convient aux discussions de vacances et de cuisine, gai et plat.
On l'a appelé Pim.
Pim parce que c'est ce qu'il disait à chaque fois que Laura tombait.
Et Laura tombait souvent.
Déséquilibre émotionnel en diagnostic. Et c'était bien cela: un effondrement dans les émotions.
Elle marchait sur un fil, Laura, et pim! dans la boue de la peur, et pim! dans les marécages du doute. Il fallait l'aider. Et c'était Pim qui s'y collait.
J'ai vu danser les étoiles.
Deux scintillements partis en arabesques sur le noir du cosmos. Symétrie parfaite des courbes décorant l'univers.
D'abord immobiles dans leur bouillonnement de feu puis d'un coup d'un seul élancées.
Une courbe, un enroulement, un bond.
Une forme prend vie.
J'ai au-dessus de mon bureau une feuille séchée dans un cadre.
Je comprends que ceux qui passent la regarde sans la voir. Une feuille c'est une feuille pensent-ils...
Sauf que ce n'est pas UNE feuille! Et il était temps que je raconte son histoire.
Ces mots, ce sont mes larmes à moi.