Un arrière-grand-oncle a quitté le continent pour un autre; au pied du bateau, dans le port: ses rêves exaucés. Il a sûrement été là-bas un homme qu'il n'avait pas pu - ou su - être ici.
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carnet de voyage
Je cherche une onomatopée pour te faire vivre l'effondrement des vagues, gueulant de creuver là, sur ce sable, hurlant et chialant toute leur eau contre ce destin misérable. Mais rien ne me vient - rien n'est assez juste. Alors je te laisse seul faire le travail : il faut que tu imagines un grondement sourd, animal...
J'ai vu danser les étoiles.
Deux scintillements partis en arabesques sur le noir du cosmos. Symétrie parfaite des courbes décorant l'univers.
D'abord immobiles dans leur bouillonnement de feu puis d'un coup d'un seul élancées.
Une courbe, un enroulement, un bond.
Une forme prend vie.
J'ai au-dessus de mon bureau une feuille séchée dans un cadre.
Je comprends que ceux qui passent la regarde sans la voir. Une feuille c'est une feuille pensent-ils...
Sauf que ce n'est pas UNE feuille! Et il était temps que je raconte son histoire.
Place de la cathédrale des touristes enchapeautés et encasquetés se tordent la nuque pour contempler la dame de grès rose jusqu'à la flèche tandis que d'autres, mentons vers l'avant, jouent de la langue autour de boules de glace dégoulinantes.
On peut atteindre le lac Roosevelt par deux chemins. L'inextricable enchevêtrement des autoroutes de Phoenix ou la deux voies désertique qui, après avoir sillonné la réserve Apache, file à travers Globe, une ville étalée, écrasée de soleil, angoissante de désintérêt. C'est ce chemin-là qu'il faut prendre. Il faut se rendre compte du paysage qui entoure le lac, du désert où il se niche.
Rouler vers l'ouest c'est rouler vers le soleil couchant. Et rouler vers l'ouest sur une autoroute américaine c'est rouler droit sur lui.
Les lunettes fumées ne suffisent plus. Il faut porter une casquette pour ombrager le regard.
Une visière c'est même mieux. Ça descend plus bas sur le front. Ça s'ajuste à la lumière.
A cette heure-ci, sur l'Interstate 40, on ne croise plus que des camions.
Des mastodontes blancs avec des tubes chromés qui crachent de la fumée par-dessus leurs cabines.