Ici et maintenant, on voudrait que Bruno Arbre soit là.
On le voudrait parce qu’on a des questions à lui poser. Sur les arbres, principalement, leurs noms, leurs couleurs en automne – mais pas que.
Il y a un tas de choses qu’on a posé, avec nous, sur la table.
Des questions pour Bruno, nos questions sans réponses.
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Nature
Tu crois que tu connais le ciel la nuit le noir. Tu crois des choses stupides comme celle-là. Jusqu’à ce que tu prennes, une nuit, la route qui traverse le sud-Aveyron, la route des causses.
La montagne a la boule à zéro. L’herbe est rasée par le vent. Pelée on dit. Comme si la terre pouvait perdre des lambeaux de peau quand elle a encore de l’herbe.
Sur le bord de la Baltique, il y a une forêt de pins et de bouleaux, des arbres aux corps blancs et aux feuilles légères. Quand le soleil se glisse penché entre les troncs tressés serrés, on disparaît du réel.
Ils chuchotent
frisson de feuilles
frôlements du lierre sur le tronc du chêne
Arbres secrets, silencieux
Le Lez se fait petit, presque oublier. Enfant obéissant abandonné dans un coin de la pièce
Il joue aux bateaux sans autre bruit que ses murmures
Ce poème raconte le Lez, cette rivière qui traverse Montpellier et envahit les rues chaque l'automne.
Je cherche une onomatopée pour te faire vivre l'effondrement des vagues, gueulant de creuver là, sur ce sable, hurlant et chialant toute leur eau contre ce destin misérable. Mais rien ne me vient - rien n'est assez juste. Alors je te laisse seul faire le travail : il faut que tu imagines un grondement sourd, animal...
Je n'ai rien à dire.
Le feu parle pour moi.
Les bûches d'un bouleau, ses bras, ses jambes, ses petites mains de brindilles, finissent de crever dans l'âtre.
Elles ne crient pas, les bûches.
Un arbre ça meurt en silence.