Au milieu du XIXe siècle, en l’an 1853, au mois de juillet, Anna, une jeune femme, se languit de l’hiver. Parce qu’en hiver les jours sont plus courts et que personne ne la voit s’échapper par la petite porte dès la nuit est tombée.
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carnet de voyage
Ça les amusait, en regardant vers les montagnes, vers le Nord, d’imaginer ce qu’il y avait au pied des collines, et plus loin aussi. De l’autre côté du château d’eau, ils ont découvert la mer. Un fin filet bleu qui réfléchissait le soleil.
— Et là-bas ? a demandé Audrey tout sourire. Il y a quoi ?
En Allemagne de l’Est, avant la chute du mur, c’est-à-dire il n’y a pas si longtemps à l’échelle de l’humanité, encore moins à l’échelle de notre planète, on pouvait rencontrer, parfois, le soir, une ombre.
Hier, Noémie avait bu un coup. D’habitude, elle s’abstient la semaine. Mais certains jours sont un peu plus pénibles que d’autres. Du vin, ça l’aide à les faire passer, et sûrement à les digérer. C’est peut-être parce qu’elle avait bu, quoique ce n’est pas sûr, qu’elle avait oublié ses clés à l’intérieur.
Nous sommes assis dans ce salon, trop exigu pour nous tous. Nous rêvons, tous, parfois, à de grands espaces. À prendre l’air. À partir loin.
N’est-ce pas ?
Ça vous arrive aussi, je le sais.
Nous rêvons donc de partir.
Ici et maintenant, on voudrait que Bruno Arbre soit là.
On le voudrait parce qu’on a des questions à lui poser. Sur les arbres, principalement, leurs noms, leurs couleurs en automne – mais pas que.
Il y a un tas de choses qu’on a posé, avec nous, sur la table.
Des questions pour Bruno, nos questions sans réponses.
Hier, c’était un lundi. Le 3 décembre exactement.
Mais Maria n’en savait rien. Elle était sur la lune. Elle est depuis toujours un petit peu sur la lune, Maria. Peut-être parce qu’elle danse. Peut-être parce qu’elle ne peut plus danser que dans sa tête.
Tu crois que tu connais le ciel la nuit le noir. Tu crois des choses stupides comme celle-là. Jusqu’à ce que tu prennes, une nuit, la route qui traverse le sud-Aveyron, la route des causses.
La montagne a la boule à zéro. L’herbe est rasée par le vent. Pelée on dit. Comme si la terre pouvait perdre des lambeaux de peau quand elle a encore de l’herbe.
Au-dessus de la ville, il joue.
A l'entrée du château, alors que tous les touristes sont redescendus à l'heure du dîner, dans l'heure rouge qui teinte les visages, les murs, le fleuve tout en bas, il joue.
Le bus est plein. La route est longue.
On descend la panaméricaine, la plus longue route du monde, celle qui part d'Alaska et termine sa course en Patagonie, au sud de l'Argentine, à Ushuaïa...
Sur le bord de la Baltique, il y a une forêt de pins et de bouleaux, des arbres aux corps blancs et aux feuilles légères. Quand le soleil se glisse penché entre les troncs tressés serrés, on disparaît du réel.
La première fois les grues occupaient toute la ville. Dans chaque quartier leurs cous jaunes ou oranges penchaient à angle droit sur du béton nouvellement coulé.
La dernière fois la ville était blanche. Un hiver à donner la chair de poule aux os.
Certaines idées semblent bonnes jusqu'à ce qu'on les mette en pratique. Rouler jusqu'à la frontière russe pour la regarder, de loin, nous enthousiasmait depuis qu'on l'avait décidé. Nous avions choisi la route du nord, pour voir.
Istanbul autant de fois que les doigts de la main.
Un nom étoile filante dont la traînée porte avec elle des images - une basilique dorée et des mosquées de faïence bleue, la prison des femmes d'un harem d'un autre temps, des collines et des collines de maisons, des femmes en noir seules dans les rues au petit matin.
Istanbul c'est le Bosphore et le pont vers l'orient, les îles sur la rivière immense et les pêcheurs qui remontent la mer depuis ses berges vertes ou pavées. Une enjambée de béton coiffée de lumières bleues mène dans l'autre monde.
Je vais parfois dîner chez elle, tout en haut d'un immeuble haussmanien du neuvième arrondissement, dans le Paris des larges avenues mais dans une rue étroite à sens unique et pavées de menus pavés d'un gris presque noir. Le digicode ouvre un passage dans l'ancienne porte cochère monumentale…
Quand je pense aux droits des femmes
je pense à toutes celles que j'ai rencontrées derrière d'autres frontières
de l'autre côté d'une ligne culturelle un jour tracée sur un papier
On ne pas ressentir la fatigue, malgré le sac lourd sur le dos, malgré la chaleur, malgré la marche, quand on est sur ce sentier-là, quand on fait lien entre deux point de cette île en longeant la mer.
Quand j’arrive sur le quai, j’ai les jambes frêles comme le cœur, tout tremble. La foule s’éparpille entre bus et taxis. La place se vide sauf de la mer et je reprends mon souffle au soleil d’un café coincé contre le flanc de la falaise.