Explication:
La nuit du 24 au 25 octobre 2015, nuit du passage à l'heure d'hiver, j'ai participé au Prix de la Nouvelle érotique. Le sujet et le mot final imposés ont été révélés à minuit et la copie devait être rendue au plus tard à 7h - soit 8h plus tard. Ce texte a été sélectionné parmi les finalistes. A lire seul(e), ou accompagné(e)....
Sujet: "Jamais sans toi, peut-être avec un autre", Mot final: "Ancre", Concours organisé par les Avocats du diable Vauvert en partenariat avec les éditions du Diable Vauvert.
Qui croyait prendre…
Je me dirige vers la gare à pas lents. Par moment, un nuage s’élève devant moi, signe que l’air a fraîchi. Après une bourrasque, je serre mes poings dans les poches de mon blouson, le droit autour de mes clés, les dents de celle de la porte d’entrée en travers de ma paume. Légère douleur. Éveil de mes sens endormis par le froid ambiant. Par moment, un bourdonnement irrégulier annonce l’approche d’une voiture – seule interruption du claquement de mes pas sur les pavés. A l’intersection suivante, je prends la ruelle. Quelques silhouettes glissent le long des immeubles éteints. Mes pupilles creusent le noir et les images qui s’y reflètent titillent mon imagination. Les boyaux sombres ont toujours eu sur moi cet effet : un pouvoir de suggestion troublant. A quelques centaines de mètres, une silhouette ondule. Son balancement léger donne l’impression d’une danse. Femme. Mon radar interne l’a immédiatement identifiée. Mon pas accélère déjà. C’est devenu une habitude, un pari avec moi-même. Voir jusqu’où je pourrai aller… Je la distingue mal. Un manteau sombre semble l’envelopper toute entière. Que porte-t-elle en dessous ? J’espère qu’elle est en jupe. J’aime les jupes, les robes. Plus encore que les décolletés. Ce n’est pas que l’interstice qui mène aux rondeurs exquises me laisse de marbre, plutôt que l’embrasure qui conduit à l’ouverture divine amène plus loin, et dans ce domaine, j’apprécie les profondeurs. Mes pas résonnent maintenant franchement entre les façades serrées. Mais plus je m’approche, plus elle semble s’éloigner comme si ses promesses étaient des mirages. Je presse encore le pas. Elle n’est plus qu’à cinquante mètres quand elle passe devant une vitrine illuminée. Ses mollets s’allongent, nus, au-dessus d’une paire de stilettos rouges. Elle porte une jupe. Je souris. Maintenant tout est permis !
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