Je n'ai rien à dire.
Le feu parle pour moi.
Les bûches d'un bouleau, ses bras, ses jambes, ses petites mains de brindilles, finissent de crever dans l'âtre.
Elles ne crient pas, les bûches.
Un arbre ça meurt en silence.
Quand il tombe, déjà c'est la terre qui parle pour lui.
Déchirement des entrailles.
Écho de son poids déchu.
Et ça finit comme ça.
Dans une maison de bougies.
Quand on se tait très fort on l'entend, le bouleau.
Il raconte des printemps de brume, le chant du ruisseau, le frôlement d'aile des oiseaux.
Il raconte ce matin de juin où il a dépassé d'une feuille le faîte de sa famille, découverte de l'horizon, immensité aux cimes enneigées.
Il raconte, le bouleau dans le feu qui se meurt.
Tout bas.
Sa vie d'arbre.
Un souffle, un craquement, et puis plus qu'un chuintement.

Heureusement qu'on laisse tous des graines. 

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